L'histoire du Temple
Jeanne Ière de Naples (1326-1382)
"La Belle Jeanne est, pour nous Provençaux, ce que Marie Stuart est pour les Écossais : un mirage d'amours rétrospectives, un regret de jeunesse, de nationalité, de poésies enfouies. Et les rapports ne manquent pas entre les deux royales et tragiques enchanteresses".
C'est Frédéric Mistral qui s'exprime dans la préface de son drame "La Rèino Jano".
Descendante de Charles d'Anjou, frère de St Louis, qui apporte à la maison d'Anjou le comté de Provence et le royaume de Naples, Jeanne est désignée à 17 ans comme héritière et reine de Naples, de Provence et de Forcalquier.
La Reine Jeanne (1326-1382) jolie, frivole, charmante, supporte toute sa vie le soupçon de complicité dans l'assassinat en 1345 de son jeune premier mari André de Hongrie, retrouvé étranglé deux jours avant son couronnement près de la chambre de la reine.
La Reine Jeanne en son palais
Moins d'un an après, narguant la rumeur, fustigée par ses sujets, elle se remarie avec son cousin Louis de Tarente, l'instigateur du meurtre.
Que fait Jeanne ? Elle part se réfugier auprès de ses sujets provençaux.
Après une escale à Brégançon, elle passe à Marseille où elle reçoit un accueil chaleureux et arrive enfin à Avignon, le but de son voyage.
Elle réside en son palais dit "des rois de Majorque" situé en bord de Sorgues à l'endroit même où, plus tard en 1383, commencera la construction du temple actuel.
Son désir : rencontrer le pape Clément VI dont elle veut être disculpée du meurtre d'André et obtenir une dispense pour son mariage avec son cousin.
En 1348, le 9 juin, un accord est trouvé. Le pape donne son absolution moyennant la possibilité d'acheter Avignon pour 80 000 florins. Marché conclu, Jeanne est blanchie.
C'est précisément sur l'emplacement où se trouve aujourd'hui le temple que l'acte est signé.
Mais les aventures de Jeanne ne s'arrêtent pas là.
Bafouée par son second mari, humiliée par le troisième, Jaime III d'Aragon, roi de Majorque (un déréglé sexuel), elle prend un quatrième mari, Othon de Brunswick.
1378 : début du grand schisme et retour de la papauté à Rome.
Il y a maintenant deux papes : Clément VII à Avignon et Urbain VI à Rome.
Elle prend le parti légitime mais imprudent du pape resté en Avignon.
Du même coup, celui de Rome la déclare schismatique et invite son cousin Charles de Duras, son héritier naturel, à la chasser du trône.
Ce qu'il fait en l'emprisonnant et en la faisant étouffer sous des oreillers.
Au moins, ainsi, sa mort peut paraître naturelle! Elle a 56 ans.
(Sources : revue Hérodote, Dominique Paladilhe "la Reine Jeanne" (Perrin),
(Wikipedia)
En 1363, le pape Urbain V donna cette maison aux Bénédictins de Cluny, et en 1378 le cardinal Pierre de Cros, ancien archevêque d’Arles, y fonda un collège et commença les travaux de l’église, qui ne fut terminée qu’en 1388. L’architecte en était Pierre Morel, également maître d’œuvre de l’église des Célestins toute proche. L’église abritait de superbes tombeaux ; parmi eux, le célèbre transi du cardinal Lagrange, aujourd’hui conservé au Musée du Petit Palais. Le monastère-collège fut très florissant et abritait une riche bibliothèque.
En 1700, l’architecte Pierre Mignard refit le grand portail d’entrée tel qu’on le voit aujourd’hui et agrandit à l’ouest les bâtiments conventuels. À la Révolution, les tombeaux furent détruits, la bibliothèque et les archives dispersées, l’église désaffectée.
Le couvent servit alors de caserne à la gendarmerie.
Sous l’Empire, Saint Martial fut attribué à la Ville d’Avignon, qui y installa tableaux, manuscrits et livres provenant des établissements religieux et des émigrés. Ces collections furent unies à celles d’Esprit Calvet pour former le Muséum Calvet, qui resta à St Martial jusqu’en 1834. Dans d’autres parties de l’abbaye, on installa également le Musée d’Histoire naturelle, plus tard Musée Requien, et le jardin de l’abbaye (dont l’actuel square Agricol Perdiguier n’est qu’une petite partie) fut transformé en jardin botanique.
Un lieu, plusieurs vies
Le square Agricol Perdiguier, situé sur l'emplacement du cloître de l'église et du Jardin Botanique, a été redessiné en 1990-91.
Les locaux laissés vides par le départ du Musée Calvet furent attribués en 1835 à l’Ecole Normale d’instituteurs. Les bâtiments de l’école elle-même sont maintenant démolis, mais une école d’adultes, puis une école primaire annexées à l’Ecole Normale fonctionnèrent dans l’église. Des cours communaux gratuits y furent organisés, où enseignèrent en particulier l’entomologiste Jean-Henri Fabre, qui fut également conservateur du Musée Requien, et le poète Stéphane Mallarmé. L’Ecole Normale quitta Saint Martial en 1880.
En 1855, le percement du Cours Bonaparte (aujourd’hui Cours Jean Jaurès) détruisit une partie des bâtiments de l’ancien couvent et traversa le Musée d’Histoire naturelle et le jardin botanique. Une nouvelle façade fut rebâtie, qui reprit l’ordonnance des bâtiments de Pierre Mignard. Le Musée Requien, réaménagé, resta à Saint Martial jusqu’en 1898, puis laissa la place successivement à la Poste principale et à l’Office du tourisme.
Le lieu de culte protestant
Quant au culte protestant, c’est en 1881 que l’église de St Martial lui fut affectée par la ville, après le départ de l’Ecole Normale. La communauté protestante quitta alors l’hôtel de Sade, rue Dorée, où elle célébrait le culte depuis 1830, et inaugura, en juillet 1883, le temple qu’elle occupe toujours aujourd'hui.
Quelques mots sur l’architecture
La majeure partie de l’église est gothique. La voûte de l’abside est à six branches d’ogives ajourées de quatre feuilles garnies de redents, soutenues par des anges porteurs d’écus armoriés.
Source: site de l'église protestante unie de France
Si vous souhaitez visiter le temple et son orgue, n'hésitez pas à venir à un de nos concerts
(prochaines dates: les Journées du Patrimoine)
Le Temple est également ouvert, avec des visites guidées, les samedis et dimanches après-midi
de 14h à 18h durant les mois de Mai, Juin, Septembre et Octobre.